Haut lieu symbolique du patrimoine industriel du bassin nazairien, les Forges conservent le souvenir d’un lieu de labeur et de souffrance qui représente la fin d’un règne industriel.

Implantées en 1879 sur la ville de Trignac, les Forges, établissement industriel métallurgique, a vu de nombreuses usines s’y installées sans jamais y rester plus de 10 ans. Surnommées « la mangeuse d’hommes », les Forges vont fonctionner une soixantaine d’années, jalonnée de faillites et liquidations judiciaires. Elles connurent également de nombreux mouvements ouvriers dont le plus célèbre reste celui de 1894, une grève très dure qui arrêta la production. Les Forges sont ainsi le symbole de la cité ouvrière qui s’est construite tout autour, des petites maisons entourées de jardinets proposées aux meilleurs ouvriers, encore visibles sur certains quartiers de la ville.

Les Forges carte postale

Les Forges en Quelques dates

  • Les Forges en 19301879 Création de la Société des Forges de Trignac
  • 1882 Ouverture des « Forges de Saint-Nazaire » implantées à trignac
  • 1890 Rachat de l’usine par la Société des Aciéries, Hauts-fourneaux et Forges de Trignac
  • 1894 Importants conflits sociaux
  • 1907 Reprise de l’usine par les Usines Métallurgiques de la Basse-Loire
  • 1914 La production atteint son maximum pour satisfaire les besoins de la Défense nationale
  • 1926 Les Forges et Aciéries du Nord et de l’Est prennent le contrôle des UMBL avec 55%  du capital
  • 1932 Arrêt des hauts-fourneaux
  • 1939 Remise en marche financée par l’Etat pour participer à l’effort de guerre
  • 1940/1942 Les Allemands occupent l’usine
  • 1945/1955 Tout le matériel réutilisable est démonté et envoyé vers d’autres usines, le site industriel est repris par une usine de montage de caravanes, la SEMM, puis de matériel d’isolation.
  • 1980/2011 Création d’une zone artisanale, quelques installations sont sauvegardées.

La marche sur Nantes

La fameuse «marche de la faim». Le 27 juin 1933, plus d’un millier de chômeurs et d’ouvriers partent de la gare de Saint-Nazaire. A Bellevue, ils sont rejoint par le cortège des Trignacais, le maire Julien Lambot en tête. Les Montoirins et Briérons augmenteront encore ce long cortège.

A l’arrivée, les délégués ouvriers remettent leurs doléances à la Préfecture de Nantes avec en priorité la commande de navires pour les chantiers nazairiens. Malgré l’énorme retentissement de cette manifestation, il faudra attendre 8 mois pour la commande du paquebot « Ville d’Alger »…

LEs Forges aujourd’hui

Aujourd’hui les Forges ne sont plus ce qu’elles ont été durant leur période de prospérité. Pour des raisons de sécurité, le site est fermé au public. Pourtant il reste des vestiges impressionnants de ce patrimoine industriel : l’aire de stokage des matières premières, l’estacade à charbon, des silos et les fours à coke, la base et les cheminées tronquées d’un haut-fourneau. La hauteur des silos est d’ailleurs assez impressionnante pour être vue de la quatre voies. Un paysage grandiose qui intrigue et caractérise la particularité et l’attractivité de la ville de Trignac.

Les Forges – ©Karima Sky Photographie