Dans les années 1853-1860, la Brière ne se découvre pas toujours et ne permet pas le dessèchement des marais, condition indispensable à l’extraction de la tourbe. La situation est grave, la nécessité de réaliser des travaux hydrauliques s’impose. En 1861, la commission syndicale décide la création du canal de Trignac, conçu comme un réseau de canaux régulés par une écluse en lien avec l’étier de Méan. L’écluse est construite en premier et achevée en 1864, le canal en 1868. La municipalité décide ensuite de construire des ponts pour franchir le Brivet et permettre ainsi le transport de blé, foin, roseaux… Ils construisirent d’abord le Pont de Méan puis le Pont de Paille.
Un nom qui intrigue
Plusieurs versions existent quant à l’origine du nom du Pont de Paille.
La première version serait liée aux matériaux utilisés pour sa construction. Du temps du premier chantier naval au port de Rozé à Saint-Malo-de-Guersac, les ponts étaient construits en terre et paille utilisée sur les madriers pour recouvrir les voies de circulation. Ces madriers plus ou moins bien joints devaient limiter les secousses et faciliter le passage des charretiers en bois.
L’autre version serait liée à la taille de l’édifice et au transport de la paille, le pont étant si étroit que les charettes de foin y laissaient de la paille lorsqu’elles l’empruntaient. On est aujourd’hui incapable d’avérer l’une ou l’autre version. À vous de voir celle qui vous convient le mieux.
Une histoire mouvementée
Le Pont a été successivement restauré en 1916 puis 1921 pour des raisons de sécurité.
En 1940, après le dynamitage du Pont de Méan, le pont de Paille resta le seul accès qui permit aux troupes d’occupation allemandes d’accéder à Saint-Nazaire… Occupation qui cessera lors de la réddition de la poche de Saint-Nazaire en mai 1945.
Aujourd’hui le Pont de Paille sert aux balades des Trignacais dans la Brière que ce soit à vélo ou à pied. Depuis le Pont de Paille, authentique trait d’union entre le Centre Ville et les Ecarts, on aperçoit les écluses du grand canal bordé sur ses rives d’habitations constituant le village de Bel Air.