Communiqué de Claude Aufort, Maire de Trignac du mardi 22 novembre 2023

Vie locale

Publié le jeudi 23 novembre 2023

Par un mail à l’ensemble de mes collègues et au Président de Saint-Nazaire Agglo – La CARENE et du SBVB je demande une réunion en urgence à propos des risques inondations que nous fait courir cette période de l’hiver, suite aux pluies déjà tombées en Brière.

 

Les inondations du Nord Pas de Calais et notamment touchant la commune de Saint-Omer, ne sont pas sans me poser question. Un paysage de marais, une rivière conduisant à la mer, un parc Naturel Régional me font faire des liens entre ce que nous connaissons nous et ce qu’ont connu les populations à cet endroit. Bien sur, chaque territoire est différent mais il peut y avoir des similitudes : évoquant le sujet avec un interlocuteur du PNRB, il me disait que ce « pays » possédait bien certaines ressemblances au nôtre. Si ce n’est un peu plus de pente en amont, dans le Nord.

 

En fait, ceci aurait pu nous arriver !  En fait, ceci pourrait encore nous arriver, au vu les niveaux d’eau relevés en Brière la semaine dernière, avec une pluviométrie croisée avec les tempêtes et donc le vent ! Il suffirait que cette météo concorde avec des marées importantes.

 

Je lis, j’écoute, je regarde la détresse des gens qui voient leurs maisons inondées en plusieurs vagues successives et pour qui le reflux est désespérément lent.

 

Nos collègues du Nord ont été sur le front jour et nuit comme nous le ferions si c’était en Brière mais devons-nous attendre en espérant que « ça passe à côté » ?  Nous avons connu à Trignac et les communes en aval du Bassin versant, en 2001 et 2014 des inondations, heureusement de moindre importance, et néanmoins traumatisantes pour les sinistrés. Qui nous dit qu’avec la dégradation du climat, elles ne pourraient être pires aujourd’hui ?

 

Je me souviens également en 2020, à un moment où les niveaux d’eau avaient bien monté, d’une réunion à Bert et de l’angoisse dans laquelle était un certain nombre d’habitants. Il me revient comme maire à prendre pleinement en compte ces questions.

 

Sommes-nous bien préparés et avons-nous la palette suffisante pour répondre ?

 

L’Etat est-il prêt à être présent à nos côtés ? Les moyens de sécurité civile sont-ils bien mobilisables et les moyens techniques suffisants ?  J’ai entendu parler de pompes par le Maire de Saint-Omer, pour évacuer l’eau. Voilà la seule bonne nouvelle : l’utilisation de pompes suffisantes peuvent aider à l’évacuation de l’eau. Je me sens moins ridicule, à Trignac d’avoir porté ce sujet, même si ce sont bien d’autres capacités que celles auxquelles nous avions pu recourir en 2014. Une étude du SBVB nous a conduit à ne pas poursuivre sur ce sujet. Je relance donc cette question dans une problématique plus large.

Je propose dans un 1er temps, une réunion en urgence pour un temps de réflexion entre les maires et le SBVB et dans la suite avec M. le Sous-Préfet pour nous préparer au cas où, et dès cette année, à ce type de catastrophe.

 

La question des pompes pourrait être abordée pour se renseigner sur leur origine et leur fonctionnement, permettre, au cas où, leur arrimage et leur compatibilité avec notre exutoire de Méan.

 

Nous pourrions ainsi coordonner nos Plans Communaux de Sauvegarde, les actualiser sur cette thématique et mettre en place les prémices d’un Plan communal de Sauvegarde Intercommunal. Grâce au SBVB, nous pourrions avoir les dernières informations sur la qualité du fonctionnement des ouvrages et modéliser ce qui se passerait dans un certain nombre de scénarios.

 

Ce qui se passe dans le Nord sonne comme un avertissement, nos populations ne comprendraient pas que l’on ne se mobilise pas, ni que nous manquions de réactivité, en prévision d’une éventuelle catastrophe de ce genre qui « nous tourne autour ». Nous pourrons alors rencontrer le Représentant de l’Etat en cernant mieux nos capacités et nos attentes et aller auprès de nos populations avec un peu plus de sérénité et de moyens pour qu’elles participent également à l’acquisition d’une culture du risque. Ainsi nous serions mieux préparés à ces évènements climatiques qui nous menacent de plus en plus.